lunes, 21 de abril de 2014

CONSÉQUENCES DIDACTIQUES DU MULTILINGUISME


Le monde est consubstantiellement multilingue et se développe fondamentalement sur la base de sociétés régionales qui deviennent de plus en plus plurilingues. Cela implique la planification de politiques linguistiques en accord avec les enjeux sociaux que pose l’acheminement du monde vers la mondialisation, compte tenu de ce qu’une partie fondamentale de ces politiques est mise en œuvre dans les systèmes éducationnels de chaque secteur géographique ou social. Le plurilinguisme est conçu comme un fait social qui concerne l’existence et le devenir des personnes au sein des États, alors que le multilinguisme correspond plutôt à un constat géographique, social et à des intentions d’actions linguistiques.

La formation multilingue requiert une multiplicité de perspectives didactiques, selon les phases de son déroulement, selon les profils des usagers, selon les conditions ambiantes et selon les objectifs à court et long terme. Pour cela, on dispose d’une longue expérience et d’un vaste éventail de techniques, procédés et matériels qui se sont accumulés dans les activités d’enseignement des langues. Pourtant, on apprécie une carence d’activités de métacognition conduisant à une espèce de conscience linguistique, capable d`établir des similitudes et des contrastes, ce qui équivaut à la capacité d’identifier des phonies et des graphies différentes de celles de sa propre langue. Plus encore, cette capacité débouche sur la connaissance (intellective) d’intellection des caractéristiques et des fonctions de la langue qui accompagne la vie de tous et de chacun.

C’est ainsi que sur le plan phonique on peut constater que les ressources linguistiques sonores utilisées par notre langue maternelle, tant sur le plan segmental que suprasegmental, sont susceptibles d’être présentes dans d’autres langues avec lesquelles elle partage le domaine local ou mondial. Elles peuvent jouer les mêmes ou différentes fonctions. On sait bien que l’appareil phonatoire humain est très ductile et souple à produire et combiner des traits phonétiques et phonologiques, mais qu’il n’est pas en condition de produire la quantité et la variété infinie d’unités -telles que les formation pour le multilinguisme ; signes linguistiques- résultantes de l’association d’un signifiant et un signifié dans les neurones de notre cerveau. Par conséquent, l’inventaire de traits sonores -distinctifs et non distinctifs- est beaucoup plus restreint dans chaque langue ou dans un ensemble de langues apparentées, ce qui permet de le relever avec précision. Ces résultats peuvent être intégrés à des stratégies didactiques et méthodologiques utiles et nécessaires au développement du multilinguisme. La représentation graphique des signes linguistiques de chaque langue présente aussi des problèmes pour le rapprochement des langues.

Depuis une perspective occidentale, le choix réalisé par quelques cultures orientales d’un système alphabétique idéographique ou syllabique marque des différences très significatives de forme et de fond, car les bases de conception sont radicalement opposées. Les langues et cultures latines et germaniques ont adopté l’alphabet latin. Le système de graphèmes a essayé de représenter de la manière la plus proche possible, le système phonétique et phonématique de chaque langue. C’est le cas de l’espagnol parmi les langues latines et de l’allemand parmi les langues germaniques. Il n’en est pas de même pour le français et l’anglais respectivement, où, pour des raisons historiques, la distance entre graphie et phonie est relativement large.

Cette situation provoque des difficultés supplémentaires dans le processus d’alphabétisation des enfants et des jeunes à l’intérieur de chaque pays, ainsi qu’aux étrangers qui ont l’intérêt de maîtriser la compétence écrite dans ces langues. Cependant, les travaux des linguistes et des professeurs ont proposé des stratégies et créé des méthodes de plus en plus performantes consacrées à rendre de l’efficacité à cette lourde tâche. Il faut bien souligner aussi que l’étude des influences mutuelles des éléments phonologiques sur la compréhension écrite et des éléments graphiques sur la compréhension orale est tout à fait nécessaire. Ainsi, sur le plan lexico-grammatical, il convient également de focaliser, pour chaque langue considérée, les façons de dire préférentielles au détriment d’autres qui, tout en étant correctes sur le plan grammatical, n’ont pas cours dans l’usage majoritaire.


Tout comme les schémas récurrents se consolident pour les signifiés complexes, les façons de dire s’affermissent elles aussi, tout spécialement celles qui se réfèrent à des situations et à des relations constantes ; ceci relève des procédés par lesquels sont établies les terminologies des divers mondes de la connaissance, obtenant par là des formes univoques dépourvues d’ambiguïté. Par ailleurs, il devient nécessaire de porter à un niveau de connaissance opératoire les procédés de signification moyennant d’un côté, la métaphore, la métonymie et le symbole et d’un autre côté, le jeu de troc entre l’explicite et l’implicite.

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