
Le Conseil de l’Europe
mène ses activités de promotion de la diversité linguistique et de
l’apprentissage des langues dans le domaine de l’éducation dans le cadre de la
Convention culturelle européenne, ouverte à la signature le 19 décembre 1954.
L’article 2 de cette
Convention appelle les états signataires à promouvoir l’enseignement et
l’apprentissage de leurs langues réciproques.
Chaque Partie
contractante, dans la mesure du possible,
a. encouragera chez ses
nationaux l'étude des langues, de l'histoire et de la civilisation des autres
Parties contractantes, et offrira à ces dernières sur son territoire des
facilités en vue de développer semblables études, et
b. s'efforcera de
développer l'étude de sa langue ou de ses langues, de son histoire et de sa civilisation
sur le territoire des autres Parties contractantes et d'offrir aux nationaux de
ces dernières la possibilité de poursuivre semblables études sur son
territoire.
C’est dans l’esprit de
cet article, et en réponse aux évolutions des besoins et des priorités des
Etats membres, que se développent, sur cinq décennies, les activités du Conseil
de l’Europe dans le domaine de la politique linguistique éducative. Le Conseil
promeut des politiques visant à renforcer la diversité et les droits linguistiques,
approfondir la compréhension mutuelle, consolider la citoyenneté démocratique
et maintenir la cohésion sociale.
Les politiques linguistiques du Conseil de l’Europe ont
pour objectif de promouvoir :
· LE PLURILINGUISME : tous les citoyens européens ont le droit
d’acquérir un niveau de compétence communicative dans plusieurs langues, et ce,
tout au long de leur vie, en fonction de leurs besoins
· LA DIVERSITE LINGUISTIQUE : L’Europe est un continent multilingue
et toutes ses langues ont la même valeur en tant que moyens de communication et
d’expression d’une identité. Les Conventions du Conseil de l’Europe
garantissent le droit d’utiliser et d’apprendre des langues
· LA COMPREHENSION MUTUELLE : La communication interculturelle et
l’acceptation des différences culturelles reposent fortement sur la possibilité
d’apprendre d’autres langues
· LA CITOYENNETE DEMOCRATIQUE : la participation aux processus
démocratique et social dans des sociétés multilingues est facilitée par la
compétence plurilingue de chaque citoyen
· LA COHESION SOCIALE : l’égalité des chances en matière de
développement personnel, d’éducation, d’emploi, de mobilité, d’accès à
l’information et d’enrichissement culturel dépend de la possibilité d’apprendre
des langues tout au long de la vie
Des politiques en faveur
du plurilinguisme
L’approche initiale des
projets du Conseil de l’Europe, consistant à encourager l’acquisition d’un bon
niveau de compétences communicatives, était motivée par la multiplication des
possibilités d’interaction et de mobilité en Europe. Cette approche reste
d’actualité. Toutefois, la mondialisation et l’internationalisation posent de
nouveaux défis du point de vue de la cohésion sociale et de l’intégration. Si
les compétences linguistiques des citoyens restent un critère important en
matière d’emploi et de mobilité, elles sont également nécessaires pour
participer activement aux processus social et politique, qui font partie
intégrante de la citoyenneté démocratique dans les sociétés multilingues des
Etats membres du Conseil de l’Europe.
Cet intérêt croissant
pour des politiques linguistiques visant à renforcer la citoyenneté
démocratique et la cohésion sociale traduit bien la priorité que le Conseil de
l’Europe accorde à l’éducation pour la citoyenneté et le dialogue interculturel
au XXIème siècle. Il se retrouve dans le domaine de l’éducation, dont
l’objectif est de former des citoyens plurilingues et interculturels, capables
d’interagir dans plusieurs langues, au-delà des frontières linguistiques et
culturelles.
- le «multilinguisme» renvoie à la présence, dans une zone
géographique déterminée – quelle que soit sa taille – à plus d’une «variété de
langues», c’est-à-dire de façons de parler d’un groupe social, que celles-ci
soient officiellement reconnues en tant que langues ou non. À l’intérieur d’une
telle zone géographique, chaque individu peut être monolingue et ne parler que
sa propre variété de langue ;
- le «plurilinguisme» se rapporte au répertoire de langues utilisées
par un individu ; il est donc, en un sens, le contraire du multilinguisme. Ce
répertoire englobe la variété de langue considérée comme «langue maternelle» ou
«première langue», ainsi que toute autre langue ou variété de langue, dont le
nombre peut être illimité. Ainsi, certaines zones géographiques multilingues
peuvent être peuplées à la fois de personnes monolingues et de personnes
plurilingues.
Le Conseil de l’Europe
accorde une importance particulière au développement du plurilinguisme,
c’est-à-dire à l’enrichissement du répertoire plurilingue d’une personne tout
au long de la vie. Ce répertoire, composé de plusieurs langues ou variétés de
langues maîtrisées à différents niveaux, fait appel à plusieurs types de
compétences. Il est dynamique et évolue tout au long de la vie de la personne.
L’utilisation et le
développement des compétences plurilingues sont possibles car une personne
n’apprend pas chaque langue séparément ; elle peut subir l’influence de
différentes langues dans le processus d’apprentissage ou lors de leur
utilisation en situation de communication. Les systèmes d’éducation doivent
garantir un développement harmonieux des compétences plurilingues des
apprenants grâce à une approche cohérente, transversale et intégrée, prenant en
compte toutes les langues du répertoire d’un apprenant plurilingue, ainsi que
leurs fonctions respectives. Cette démarche doit donc encourager la prise de
conscience, chez les apprenants, de leurs répertoires existants et de leur
capacité à développer et à modifier ces répertoires en fonction des circonstances.
Une personne plurilingue possède :
- un répertoire de
langues et de variétés linguistiques
- des compétences de
nature et de niveau différents selon les langues
L’éducation plurilingue encourage :
- la prise de conscience
du pourquoi et du comment on apprend les langues choisies
- la prise de conscience
de compétences transposables et la capacité à les réutiliser dans
l’apprentissage des langues
- le respect du
plurilinguisme d’autrui et la reconnaissance des langues et de leurs variétés,
quelle que soit l’image qu’elles ont dans la société
- le respect des
cultures inhérentes aux langues et de l’identité culturelle d’autrui
- la capacité à
percevoir et à assurer le lien entre les langues et les cultures
- une approche globale intégrée de l’éducation
linguistique dans les curricula
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