lunes, 21 de abril de 2014

LE PLURILINGUISME ET LES INEGALITES ENTRE LES PAYS


Nous vivons dans un monde où les inégalités augmentent et, dans ces conditions, les langues nationales autres que l’anglais tendent dans la majorité des pays, en particulier en Amérique latine, à être confinées dans le rôle de reproduction des avantages comparatifs préexistants ou de la consommation somptuaire en apparence.

En Europe, il y a des pays où les langues étrangères nationales occupent dans l’enseignement secondaire entre 17 et 26 % du temps scolaire (Pays-Bas, Allemagne). Dans quelques uns, les contenus des langues étrangères nationales prennent plus de temps que les contenus de mathématiques et de sciences. Mais en Amérique latine, seuls 8 à 9 % du temps scolaire sont consacrés à l’enseignement des langues étrangères. La différence est beaucoup plus importante qu’il n’y paraît parce que le temps total disponible est très différent. À la fin de neuf années de scolarisation, les jeunes d’Argentine ou du Mexique ont eu 6 580 ou 6 600 heures de classe ; en Allemagne 7 080 heures ; en France 8 400 et aux Pays-Bas 9 700.

Le manque de temps scolaire, la pression des communautés et les difficultés à créer des alternatives par l’utilisation des nouvelles technologies conduisent les pays vers le bilinguisme pauvre. En Argentine, par exemple la population est de 35 millions d’habitants. Les communautés indiennes comptent près de 300 000 personnes. Ces dernières ont demandé et obtenu, pour la première fois, la possibilité d’apprendre leurs langues à l’école : le wichi, le Toba, l’araucan et le mapuche.

Parallèlement la plus importante province du pays a décidé, pour l’enseignement des langues étrangères, de n’autoriser et de ne financer dans les écoles publiques que l’anglais. Les autorités ont décidé de « recycler » les professeurs de français et d’italien et de leur faire enseigner l’espagnol. Un long processus de consensus a été nécessaire entre les ministères de l’Éducation des vingt-quatre provinces du pays pour éviter la généralisation de cette politique dans tous le pays. Les négociations ont conduit au postulat suivant : tout le monde doit avoir la chance d’apprendre à l’école trois niveaux de 240 heures d’une langue autre que la langue nationale. L’un de ces niveaux doit être l’anglais pour la communication internationale ; les autres peuvent être les langues indigènes, ou bien un approfondissement de l’anglais, ou bien encore d’autres langues étrangères dont le choix ne se limiterait pas au français ou à l’italien comme dans le passé.


La politique menée par la province en question était liée aux élections : selon les sondages, les électeurs attendaient de l’école qu’elle se concentre sur un enseignement « anglais et informatique ». Pas de sciences, pas de plurilinguisme, pas de sports, pas d’arts. Pourquoi ? Les raisons sont nombreuses, je n’en reprendrai qu’une : le problème de modèle pédagogique d’enseignement des langues étrangères dans les écoles secondaires.

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